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Cacahuète
6 mai 2010

[L] - Paolo Giordano - La solitude des nombres premiers

Giordano___La_solitude_des_nombres_premiersPaolo GIORDANO
La solitude des nombres premiers


Editeur : Points
Date de sortie : mars 2009 pour la collection brochée éditions du Seuil (collection points (avril 2010)
Genre littéraire :   roman
Nombre de pages : 343 
Partenariat avec Livraddict   
Note : 4/5


4ème de couverture : Elle aime la photo, il est passionné par les mathématiques. Elle se sent exclue du monde, il refuse d'en faire partie. Chacun se reconnaît dans la solitude de l'autre. Ils se croisent, se rapprochent puis s'éloignent, avant de se frôler à nouveau. Leurs camarades de lycée sont les premiers à voir ce qu'Alice et Mattia ne comprendront que bien des années plus tard: le lien qui les unit est indestructible.

GiordanoBiographie de l'auteur : Né en 1982 à Turin, Paolo Giordano prépare, en parallèle à sa carrière d'écrivain, un doctorat en physique théorique. Il est le plus jeune auteur à avoir été couronné du très prestigieux prix Strega en Italie où le livre est paru en 2008.

Mon avis : Pourquoi ce livre ? tout simplement parce que tout d’abord, le titre m’a plu ! Parfois, les choix ne tiennent vraiment à pas grand-chose !!! Ensuite, parce que le 4ème de couverture m’a pas mal attiré également je dois le dire ! Sans trop savoir où je mettais les pieds néanmoins, je me suis laissée emporter par cette lecture fort agréable !

L’histoire ? C’est la rencontre entre deux écorchés vifs. Alice qui a eu dans son enfance un accident en ski et qui est restée handicapée de la jambe gauche, anorexique, et Mattia, surdoué en mathématique, asocial et surtout qui culpabilise de la disparition de sa sœur jumelle handicapée mentale et qui se mutile.
Chez les deux, la communication dans leur famille est difficile, Alice vit dans une famille aisée et remet la faute de son accident sur son père, Mattia vit dans une famille moins aisée, et après la disparition de sa sœur, sa mère se replie sur elle même.
Ils se rencontrent au lycée.

Le livre est divisé en parties, chaque partie relatant une tranche de leur vie (de 1983 à 2007), parfois très courte, mais suffisante pour apercevoir clairement leur évolution et leur devenir.
Au fils des ans, ils se retrouvent, ils se séparent puis se retrouvent… ils se cherchent sans se chercher :

Extrait : Car Mattia et elle étaient unis par un fil élastique et invisible, enseveli sous un fatras insignifiant, un fil qui ne pouvait exister qu'entre deux individus de leur espèce, deux individus qui avaient reconnu leur solitude dans celle de l'autre ?

C’est l’histoire de deux solitudes.

Je trouve que l’extrait suivant est parfait pour donner le ton du livre, mais aussi pour résumer l’histoire, et on comprend parfaitement alors pourquoi ce titre :

Extrait : Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes. Ils occupent leur place dans la série infinie des nombres naturels, écrasés comme les autres entre deux semblables, mais à un pas de distance. Ce sont des nombres soupçonneux et solitaires, raison pour laquelle Mattia les trouvait merveilleux. Il lui arrivais de se dire qu’ils figuraient dans cette séquence par erreur, qu’ils y avaient été piégés telles des perles enfilées. Mais ils songeait aussi que ces nombres auraient peut être préféré être comme les autres, juste des nombres quelconques, et qu’ils n’en étaient pas capable. Cette seconde pensée l’effleurait surtout le soir, dans l’entrelacement chaotique d’images qui précède le sommeil, quand l’esprit est trop faible pour se raconter des mensonges.

A son cours de première année, Mattia avait appris que certains nombres premiers ont quelque chose de particulier. Les mathématiques les appellent premiers jumeaux : ce sont des couples de nombres premiers voisins, ou plutôt presque voisins, car il y a toujours entre eux un nombre pair qui les empêche de se trouver vraiment. Des nombres tels que le 11 et le 13, tels que le 17 et le 19, le 41 et le 43. Si on a la patience de continuer, on découvre que ces couples se raréfient progressivement. On tombe sur des nombres premiers de plus en plus isolés, égarés dans cet espace silencieux et rythmé, constitué de seuls chiffres, et l’on a le pressentiment angoissant que les couples rencontrés jusqu’alors n’étaient qu’un fait accidentel, que leur véritable destin consiste à rester seuls. Mais au moment où l’on s’apprête à baisser les bras, découragé, on déniche deux autres jumeaux, serrés l’un contre l’autre. Mattia pensait qu’Alice et lui étaient deux nombres premiers jumeaux, isolés et perdus, proches mais pas assez pour se frôler vraiment.
(Chapitre 21 p 149 – éditions points)

(pas d’inquiétude, à part ce passage, il n’est nullement question de math dans ce livre !)

On pourrait croire qu’au vu des personnages le tout va tomber dans le mélodramatique, et que l’auteur va chercher à nous apitoyer, mais il n’en est rien !
Aucune pesanteur dans la lecture, l’auteur sait garder une certaine distance et s’exprime, malgré le ton incisif et froid qu’il emploie parfois (à la manière des mathématiques peut être ?), avec une grande sensibilité et en toute simplicité ce qui rend le roman fluide.

Je ne sais exactement exprimer ce que j’ai pu ressentir à la lecture de ce livre ! C’est un livre qui se lit d’une traite, qu’on lit simplement sans chercher à savoir comment cela va se terminer, il n’y a pas vraiment d’intrigue, pas de méchants ni de gentils, on se laisse tout simplement porter par la plume de l’écrivain. Une belle plume, je dois dire qui sonne juste et avec une grande efficacité sachant faire ressortir les sentiments de ses personnages et pleine de délicatesse.

Ce roman soulève de nombreuses interrogations. Comment trouver sa place dans la société ?
Comment passer de l’adolescence à l’age adulte ?
Peut on guérir des blessures de l’enfance ?

Un livre que j’ai eu grand plaisir à découvrir. Même si ce n’est pas le roman du siècle, c’est tout de même un livre à lire, très beau. Et je remercie

livraddict_logo_small et les éditions ScreenShot002 

pour ce partenariat et ainsi m’avoir permis de faire cette belle découverte !

La solitude des nombres premier est le premier roman de Paolo Giordano écrit à 26 ans. Un roman prometteur….à suivre !

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Commentaires
C
J'espère qu'il ne va pas te décevoir ! il ne faut pas en attendre trop... juste prendre plaisir à lire ! <br /> bonne lecture !
E
Je viens de me le procurer pour une lecture dans peu de temps surement, j'espère vraiment qu'il me plaira car le sujet est intéressant.
C
Je vais aller voir cela de suite ! <br /> merci ! ;)
P
Je l'ai lu l'année dernière ( tu pourras retrouver mon billet par l'index ) et j'avais beaucoup aimé ce roman : je me souviens que les personnages m'avaient énormément touchée! )
C
J'espère que tu ne seras pas décue....<br /> effectivement, il ne faut pas trop en attendre de ce livre non plus........
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